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Crémaillère raffinée

Par 5 août 2007Non classé

Le samedi 4 août aura été moment particulier dans la vie de Yannick et Audrey et nous aura permis de passer un moment très agréable, puisqu’il s’agissait de sa pendaison de crémaillère. Raffinée ? Jugez plutôt : Champagne Louis Roederer Brut Premier ; Château Rieussec 1994, 1er Cru Classé de Sauternes ; Château Ducru-Beaucaillou 1981, 2è Cru Classé de Saint-Julien.


Je vous le dis tout de suite, oubliez les souvenirs de débauche que vous avez certainement vécus lors de pendaisons de crémaillère : verres cassés, bouteilles claquées contre le mur et autres dérapages, celle-ci n’avait rien de tout cela. Heureusement d’ailleurs, parce qu’au vu de ce F5 subtilement agencé et décoré avec goût par la belle Audrey, un quelconque comportement survolté n’aurait pas été le bienvenu…

Alors que les invités arrivent peu à peu et font le tour du propriétaire, nous commençons avec un Champagne Louis Roederer Brut Premier en accompagnement des pains surprise et de la tapenade. Peu de bulles, mais une couleur paille claire, il libère au nez des touches de fleurs et de vanille. En bouche on sent un ensemble vif et vineux, avec des arômes de fleurs blanches, de pêche et cette fine note vanillée. Malheureusement, le tout manque un poil de fraîcheur en bouche, tout simplement parce que le vin n’avait pas la bonne température. Dans tous les cas, sur la tapenade, il se montre très à l’aise. IVV : 87/100.

Après ce que l’on peut appeler un apéritif dînatoire (le terme est très à la mode…), tout le monde se bouscule autour du très bon café Nespresso ! Les desserts arrivent en nombre et font la part belle au chocolat : dôme au chocolat, mousse au chocolat, croustilles au chocolat, gâteau aux marrons et pour finir clafoutis aux quetsches. Un buffet de dessert 5 étoiles, j’en connais d’ailleurs qui ne s’en sont pas privés, mais je ne donnerai pas de noms… Signalons au passage l’excellente Vieille Prune Louis Roque à Souillac, qui viendra égayer cette fin de repas.

Fin de repas, mais pas fin de soirée, détrompez-vous ! Et c’est bien là que resurgit la passion du vin de Yannick, puisque nous ouvrons un Château Rieussec 1994, 1er Cru Classé de Sauternes. Enfin que nous essayons d’ouvrir, puisque après un long combat, le bouchon décida de partir en charpie. D’ailleurs à la vue de sa couleur ambrée assez évoluée, je pense que le bouchon a joué un rôle déterminant dans l’évolution de cette bouteille. Je ne retrouve plus cette touche si gourmande d’abricot et une belle fraîcheur comme lors de la dernière bouteille dégustée. Place à des notes plus évoluées de caramel grillé, de rancio. En bouche, on passe sur du boisé, le fruit est effacé par des arômes de café, de cannelle, de bois de santal. Une relative lourdeur et une pointe de chaleur marquent la finale de ce vin, qui je pense a connu un problème de conditionnement ou de conservation.

Château Ducru-Beaucaillou 1981, Saint-Julien, Grand Cru Classé, 2è Cru Classé, Ducru-Beaucaillou, Ducru, Médoc, Bordeaux, vin de Bordeaux Pour conclure cette soirée, Yannick nous sert dans ses magnifiques verres de luxe un vin qui lui est cher, puisqu’il est issu de son année de naissance. Certains penseront que l’ouverture de bouteilles d’anniversaire ne réserve pas souvent des bonnes surprises, mais en même temps, avec un seigneur de Bordeaux comme le Château Ducru-Beaucaillou 1981, 2è Cru Classé de Saint-Julien, on peut être résolument optimiste. Ouvert quatre heures auparavant, il laissait augurer un beau moment de dégustation. Et à vrai dire, il est dans sa période de maturité et se donne pleinement dans le verre. Sa couleur opaque introduit un nez évolué mélangeant notes viandées et fruitées (fruits cuits), avec des notes de cèdre. En bouche, il se montre encore concentré et tannique ; sa générosité et son caractère s’allient à une minéralité sous-jacente qui lui confère cette grande profondeur. Un vin complet, typique, issu d’un millésime classique. Très très beau ! IVV : 91/100.

En bref, une soirée réussie, conviviale et arrosée de jolis vins, même si la bière s’est elle aussi invitée en nombre à notre table : on est en Alsace quand même ! Merci Audrey, merci Yannick et longue vie à votre petit nid d’amour.

In vino veritas
Thomas