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La sélection de Stéphane

Par 21 octobre 2016novembre 7th, 2016Non classé

Un an après avoir rejoint les Avinturiers notre ami Stéphane nous gratifie d’une sélection de ses derniers coups de coeur. De l’Alsace à la Bourgogne avec quelques haltes prolongées dans ses deux régions favorites, la Vallée du Rhône et le Piémont italien voici le résumé d’une soirée haute en couleurs ! Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Terres Blanches 2007, Domaine Rion ; Bergerac blanc 2010, Château Les Tours des Verdots ; Côtes du Rhône blanc 2009, Domaine des Tours ; Riesling Grand Cru Sommerberg 2009, Albert Boxler ; Pommard 2006, Régis Rossignol-Changarnier ; Château La Baronne « Pièce de Roche » 2011, IGP Aude Hauterive ; Barolo « Riva Rocca » 2010, Reverdito ; Barbera d’Asti « Ronco Malo » 2010, Bera ; Châteauneuf-du-Pape « Secrets de Pignan » 2010, La Bastide Saint-Dominique ; Vacqueyras 2008, Château des Tours.

 

La sélection de vins de Stéphane

Membre actif chez les Avinturiers depuis plus d’un an, amateur à la fois éclairé et exigeant il n’est pas du style à laisser sa langue dans sa poche. Fan de grands terroirs plantés de Riesling, de Syrah ou de Nebbiolo, il se lasse très vite des sirènes du Bordelais ou de mauvaises expressions de Gamay ! Voici ci-dessous mes commentaires des vins de cette dégustation originale au Restaurant Au Canon d’Or, sous la houlette de Gilles Reeb.

  • Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Terres Blanches 2007, Domaine Rion. Un cru assez rare pour le souligner car les vins blancs ne sont pas foison en Côte de Nuits. Cette vigne située sur Prémaux-Prissey, à l’extrême sud de la Côte de Nuits a produit un vin de couleur or clair. Passé une légère réduction le nez s’ouvre sur un boisé fin, le beurre, la banane et les fruits exotiques. Chaleureux et bien équilibré entre le fruit et son enrobage (20% de bois neuf), il annonce un vin avec beaucoup d’élan en bouche, à la fois chaleureux et riche en fruit jaune. Il est maintenant à pleine maturité, plaisant et digeste grâce à une acidité fine qui étire l’ensemble. Un très bel exemple et une bien belle entrée en matière (env. 38€)
  • Bergerac blanc 2010, Château Les Tours des Verdots. David Fourtout est le vigneron modèle de cette propriété hautement placée dans la hiérarchie des vins du Bergeracois. A juste titre ! Robe or clair aux reflets verts. Le Sauvignon s’annonce d’emblée (pipi de chat) puis s’assagit, la camomille, les plantes médicinales et les fleurs blanches apaisent le dégustateur et suggèrent la présence de Sémillon et de Muscadelle dans l’assemblage… Cette douceur veloutée se poursuit en bouche, les 14.5% d’alcool passent inaperçus à condition de maintenir le vin à bonne température. Un plaisir qui évoque le printemps (env. 20€).
  • Côtes du Rhône blanc 2009, Domaine des Tours. Que serait la cave de Stéphane sans les vins de « Monsieur Reynaud » ? Grand fan de ses vins et client fidèle du domaine depuis des années, il nous propose ici le blanc d’entrée de gamme (si je puis dire). Le style est caractéristique, le nez est complexe, fait de réglisse, de guimauve, de pétrole, de poire, le tout dans un registre ultra mûr. Malgré une attaque légèrement aqueuse, le vin gagne en complexité au palais ; le style déroute, l’assemblée est divisée face à la puissance du vin et des amers en fin de bouche, personnellement j’apprécie le côté citronné / mentholée de ce final (env. 14€).
  • Riesling Grand Cru Sommerberg 2009, Albert Boxler. Quelques Avinturiers ont des contacts privilégiés avec Jean Boxler qui se place sans conteste dans le Top 5 des meilleurs vignerons alsaciens. L’accès facilité aux vins de ce domaine phare nous permet de déguster régulièrement ces Rieslings sur sol granitique de caractère. Ce Sommerberg 2009 ne manque pas de cran avec ses notes de pâte de fruit, de prune, de fruit rouge et de citron confit soutenus par une minéralité granitique brute et chaleureuse. La bouche est grasse, typée, d’abord sur le fruit mûr avant de gagner cette dimension minérale dans le verre (env. 25€).
  • Pommard 2006, Régis Rossignol-Changarnier. Cette petite propriété familiale de Volnay nous propose un vin à pleine maturité avec une robe légèrement tuilée, un nez sur le vieux pruneau, le cuir et quelques notes de biscuit et de menthol. A la fois souple, fin et sans lourdeur, ce gentil Pommard s’est fondu après 10 ans de garde sans avoir perdu de son élan et sa fraîcheur. Sa finale réglissée a de l’élan (env. 25€).
  • Château La Baronne « Pièce de Roche » 2011, IGP Aude Hauterive. Une des meilleures cuvées de ce domaine pionnier de la biodynamie en Languedoc, « Pièce de Roche » est issu d’un vignoble de Carignan planté en 1892 juste à côté du château ! Vous imaginez alors le niveau de concentration atteint par ces vieilles vignes plus que centenaires… Déjà la couleur grenat sombre impressionne ; le nez exprime une puissance presque violente de sirop de fruit noir (cerise) empreint de notes empyreumatiques. Je me demande si le vin est vinifié en grappes entières car on sent la rafle. Ces notes pulpeuses de cerise noire, de mûre et de pruneau embellissent une bouche puissante, concentrée sans pour autant virer dans l’excès, avant que l’ensemble ne se conclue sur la réglisse sapide (env. 26€).
  • Barolo « Riva Rocca » 2010, Reverdito. Pour moi le vin de la soirée ! Tout simplement : ce piémontais en met plein la vue a ses homologues français grâce à la complexité et la pureté de ses arômes de charbon, de fruit rouge mûr, de cuir et de menthol portés par un boisé charmant. Il brille par sa finesse en bouche, son grain de tannin finement intégré à l’ensemble : il caresse le palais tel un gant de velours façonné par 5 ans de garde. Ce vin est tellement facile à boire, si envoûtant qu’il en deviendrait dangereux… Sur la pièce de viande préparée par le chef, les deux se confondent. La finale encore finement rustique rappelle le Nebbiolo. Ce vin déjà superbe à ce stade sera absolument irrésistible avec 5 ans de garde en plus. Bravo ! (env. 25€)
  • Barbera d’Asti « Ronco Malo » 2010, Bera. Difficile de passer après cet excellent Barolo… Ce 100% Barbera provient d’une parcelle marno-calcaire et est le fruit d’une vinification sans soufre, en plus d’une longue macération. Les épices dominent le nez (girofle, muscade, poivre) ; le fruit noir est concentré au nez comme en bouche, dans un style puissant, exubérant mais porté par un côté gazeux un peu trop présent à ce stade. Un vin que l’on peut qualifier d’original mais personnellement, ce n’est pas mon truc. A revoir (env. 13€).
  • Châteauneuf-du-Pape « Secrets de Pignan » 2010, La Bastide Saint-Dominique. Nous concluons la soirée avec un retour aux sources, comprenez dans le Sud de la Vallée du Rhône ! Après avoir récemment dégusté le 2009 (voir ici) je suis ravi de découvrir cette cuvée haut de gamme sur un autre millésime de légende. Et il ne déçoit pas : 100% Grenache, vieilles vignes de près de 100 ans, riche en fruit noir très mûr (myrtille, mûre, cerise) et plein de sève. Sa matière est encore concentrée et portée par des tannins jeunes mais très séveux qui annoncent un grand potentiel de garde. Malgré 15% d’alcool ce Châteauneuf reste très digeste, pour preuve cette fin de bouche d’une droiture, d’une profondeur et d’une minéralité impressionnantes pour l’appellation. Les beaux amers reflètent une expression extrême du grand terroir de Pignan (env. 35€).
  • Enfin comment ne pas terminer avec un Vacqueyras 2008 du Château des Tours. Comme annoncé précédemment notre hôte du soir est un grand fan des vins d’Emmanuel Reynaud, Avant de nous convier à une verticale de Château Rayas (…) il a eu la bonne idée de nous mettre l’eau à la bouche avec ce Vacqueyras au style unique comme en atteste sa robe rouge clair légèrement évoluée si étonnante pour l’appellation. Le nez est d’une grande finesse, empreint d’un fruit rouge extrêmement mûr et intense, de fraise et d’eucalyptus. Les épices pointent leur nez à l’aération. Quel joli vin à la vivacité épicée, végétale si prononcée et à l’amertume si digeste (quinine) ! Un assemblage typique à 80% Grenache et 20% Syrah mais une expression si originale, c’est ça la magie Reynaud ! Ouvert 1/2 journée auparavant, carafé 2h. Du taffetas à la longueur incroyable. Que dire de plus ?

 

Merci Stéphane, merci beaucoup pour ta passion et ton engagement à animer cette soirée. Tous les vins servis sont le fruit d’un travail de recherche passionné dont nous nous sommes délectés ce soir !

In vino veritas