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Vendredi midi au Monde du Vin

Par 28 juin 2009octobre 14th, 2012Non classé

Compte-rendu d’un déjeuner des plus conviviaux chez mes amis du Monde du Vin, avec un très beau programme dégusté à l’aveugle comme d’habitude : Limoux blanc La Butinière 2006, Cave Anne de Joyeuse ; Givry Clos des Vignes Rondes 2004, François Lumpp ; Givry 1er Cru Clos Jus 2004, François Lumpp ; Château Moulin de la Rose 2002, Cru Bourgeois de Saint-Julien.


Comme il est de coutume désormais, nous nous retrouvons régulièrement avec mes amis du Monde du Vin à Saint-Louis pour une petite dégustation le vendredi midi. Cette fois-ci, Yannick et mon oncle Christian m’ont rejoint en compagnie de toute l’équipe du magasin, pour profter de l’extrême convivialité de ces rencontres oenologiques au cours desquelles les échanges sont plus qu’enrichissants.

Après une relative canicule tout au long de la semaine, le vendredi est plus propice à la dégustation de vin. Je file à l’anglaise après avoir réglé les derniers dossiers de la semaine pour rejoindre les invités de cette session à maintes fois remise à ce jour. J’arrive et retrouve mes amis du vin, avant que nous nous empressions d’ouvrir une petite bouteille d’apéro fournise pour l’occasion par mon oncle Christian. Je n’avais jamais bu de Limoux de ma vie et je dois dire que la devinette quant à la provenance de ce Limoux blanc La Butinière 2006, Cave Anne de Joyeuse a duré quelques temps. Ce vin 100% issu de Chardonnay (une particularité dans la région) offre une couleur jaune aux reflets or. Son acidité est pénétrante au nez, avec des touches séduisantes de vanille, de fruits confits, de noisette, d’agrumes et de végétal. L’attaque est typiquement grasse, sur les agrumes, la pêche, avec une évolution plus boisée. L’acidité est marquée en arrière-bouche mais offre une belle longueur et un équilibre à cet ensemble riche. Un vin d’apéritif ample, mais qui se distingue par une remarquable finesse.

Les tranches de saumon au miel et au poivre d’une extrême finesse réhaussent le Givry Clos des Vignes Rondes 2004 de François Lumpp. Un autre exemple de Chardonnay plus septentrional cette fois-ci, avec un nez sur le tilleul, le végétal et le minéral. Frais, doté d’une acidité tranchante, il est vif donc typique de cette appellation connue pour son élégance et sa vivacité. Le saumon au poivre titille idéalement ce vin blanc et offre une excellent accord. Les épices se révèlent ensuite et rendent le tout un peu plus complexe. En discutant avec Fabrice, nous pensons qu’un potentiel de garde supplémentaire est conseillé, ou alors un carafage préalable car ce vin fut servi immédiatement après son ouverture.
A l’inverse, le Givry 1er Cru Clos Jus 2004 lui aussi vinifié par François Lumpp est beaucoup plus expressif malgré son pedigree et un millésime aussi difficile que 2004, généralement connu pour son absence de fruit et d’expression. Ici, le maître mot est fraîcheur. Les petits fruits rouges dominent avec une petite note végétale de coutume dans un pinot noir bourgignon. En bouche, le tout se distingue encore par son extrême fraîcheur, son croquant, son friand, avec une belle acidité et une longueur fine. Des notes secondaires de champignon et de sous-bois suivent la cerise, la mûre, la groseille, offrant une très belle complexité et une extrême profondeur. Une remarquable friandise bien à l’aise sur le boeuf Stroganoff.

Pendant le repas, le va-et-vient des clients atteste de la popularité de cette maison qui offre des produits et un service de grande qualité. Malheureusement, nous nous retrouvons peu de temps ensemble. De son côté, Yannick dut retourner à ses activités de cadre dans le développement commercial…
A son retour dans l’arrière-boutique, Fabrice nous ouvre sa bouteille. Et force est de constater que déjà la couleur de ce Château Moulin de la Rose 2002, Cru Bourgeois de Saint-Julien m’interpelle. Très sombre, de couleur grenat noir opaque, il ne laisse rien transparaître si ce n’est cette énorme fraîcheur qui contraste tant avec la profondeur et le caractère impénétrable de sa robe. Même s’il confie être grand amateur de Bordeaux, il est très rare que Fabrice en propose à ces invités. Cet assemblage médocain est déjà bien fondu, avec une acidité bien intégrée et une élégance que l’on peut attribuer aux vins de ce village. Un régal (fruit rouge, noir, cacao) avec la sobriété et la distinction des Saint-Julien du pedigree Delon ! A boire maintenant pour son caractère gourmand mais peut se garder jusqu’en 2012.

En somme, vous voyez que nous nous sommes fait plaisir. Quoi d’autre que cette envie de se faire plaisir et de faire plaisir quand nous sommes entre amis. C’est pourquoi je me réjouis vivement de notre prochaine rencontre pour à nouveau parler de notre passion entre connaisseurs et de déguster des vins choisis de France et d’ailleurs.

In vino veritas