In Vino Veritas

Côtes du Jura « Les Chalasses » Vieilles Vignes 2005, J.F. Ganevat

En ce jour quelque peu spécial, je vous avoue que je suis tombé sous le charme d’un Grand Vin : Côtes du Jura « Les Chalasses » Vieilles Vignes 2005, J.F. Ganevat. Un amour de Chardonnay !


Au moment où je vous écris, je suis en compagnie non pas de ma dulcinée (I wish…), mais du dernier verre de ce vin absolument magnifique que je vous ai présenté ci-dessus. Je ne peux m’empêcher de me replonger à la fin de chaque phrase dans les arômes si nombreux et si raffinés du Côtes du Jura « Les Chalasses » Vieilles Vignes 2005 de J.F. Ganevat.

Car en cette fête des amoureux, j’ai préparé pour mes hôtes d’un soir des Saint-Jacques à l’huile de noix et amandes grillées. Et quoi de mieux que ce Jura épatant pour subjuguer mon père qui, comme bon nombre de personnes, restait encore rétissant à l’idée de boire un vin issu de cette région. Il suffisait que je m’emploie à retirer un long bouchon recouvert d’une épaisse couche de cire jaune pour attirer l’attention. Issu d’un sol argilo-marneux aux alentours de la commune de Rotalier, ce vin exprime la quintessence du Chardonnay (du Jura et d’autres régions). On voit que Jean-François Ganevat sait y faire en matière de Chardonnay, en témoigne sa longue expérience chez Bernard Morey à Chassagne-Montrachet. Rentré au pays pour reprendre le domaine familial, il produit en lutte raisonnée des Côtes du Jura qui n’ont rien à envier à plusieurs grands noms de Bourgogne. Car rien que ce vin, dont je vous fais l’éloge, est un Chardonnay de grande classe, avec une concentration, une pureté et une empreinte remarquables. Un terroir de premier plan, bien exposé et des rendements minuscules sont autant d’indicateurs du travail exemplaire de ce vigneron.

D’une couleur jaune clair éclatant aux reflets verts, il adopte une couleur typique d’un Chardonnay jeune. Ses larmes fines annoncent un ensemble gras mais raffiné, tout comme au nez. Quelle complexité, déjà à ce stade ! Même le verre vide, j’arrive encore à déceler de nouvelles senteurs fruitées d’orange sanguine et exotiques, mais ce n’est pas tout : la minéralité se manifeste dès le premier nez, avec une fine touche boisée, du sésame, du pain, du fruit blanc, de la paille et de l’amande douce. Des notes fumées apparaissent ensuite et viennent couronner une palette d’arômes riche et diverse, preuve s’il en fallait que ce vin est issu d’un terroir tout à fait exceptionnel. L’entrée en bouche est droite, puis le tout explose au palais. Ce grand vin se distingue par son équilibre divin, avec un boisé « Chardonnesque » encore un brin marqué mais annonciateur d’un potentiel certain. Je serais curieux de comparer ce vin à un blanc de la Côte de Beaune dans 5 à 10 ans… Le tout est gras, riche, mais racé et doté d’une acidité et d’un terroir qui porte l’ensemble vers une finale où le cépage dévoile tout sa chaleur. A la fois vif et long, ce vin se prolonge dans une finale complexe et ennivrante dans laquelle se mêlent amande et noix. Supérieur à une grande majorité de Bourgogne blanc et sans conteste le plus grand Jura de ma vie. IVV : 95/100.

Difficile de s’imaginer qu’une région aussi décriée que le Jura puisse produire de tels chefs d’oeuvre. Et pourtant, déjà les vins de Stéphane Tissot m’avaient enchantés, mais que dire de ceux de Jean-François Ganevat ! Il ne me reste maintenant qu’à remplir ma cave de ces raretés, et élargir ma connaissance des vins du Jura avec d’autres grands comme Jean Macle par exemple. La vie est bien trop courte pour passer à côté de telles piéces d’orfèvrerie.

En somme, les amoureux auraient mieux fait de troquer leur Saint-Amour de ce soir pour ce chef d’oeuvre !

In vino veritas
Thomas

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