In Vino Veritas

Le canard se déchaîne

Alors que la saison se termine en même temps que la saison des cerises, j’ai voulu en compagnie de Yannick conjuguer ping et gastronomie autour d’un beau rouge : Château Clos des Prince 2001, Saint-Emilion Grand Cru. Résumé de ce beau moment de dégustation autour duquel le canard s’est plié en quatre…


Après plus de deux mois d’abstention, Yannick a enfin décidé de reprendre une raquette en main. D’ailleurs, fait rare, il a aussi retrouvé un moment pour participer à cette belle Afterping. Et même si son jeu n’est plus aussi productif pour espérer me menacer, il lui reste des beaux restes. Nous entamons donc cette soirée par quelques échanges, qui d’ailleurs de s’éterniseront pas : il faut croire qu’il a aussi perdu son endurance… Mais après tout celà est bien secondaire car en jouant, je me faisais déjà une image de ce beau magret de canard aux cerises que j’aurai bientôt dans mon assiette ! C’est peut-être à cause de celà que j’a perdu quelques sets…

Nous nous dirigons donc vers le lieu qui a déjà été le théâtre de si belles réjouissances : ma cuisine ! En premier lieu, nous nous rafraîchissons avec un Crémant d’Alsace de chez Jean Boesch très fin et agréable, sans défauts pour cette belle affaire. Une entrée en matière réussie donc, et alors que Yannick n’en finit plus de se resservir du Crémant, j’entame la cuisson de ce gros magret de 400g sur un feu vif qui fera gicler de la graisse dans toute la cuisine ! En accompagnement de cette belle bête, une sauce de saison aux cerises et des choux raves tout frais du jardin (des oba-üfs pour les Alsaciens !) Tout le monde connaît et reconnaît le canard à l’orange, et bien sachez que le canard aux cerises, c’est tellement meilleur… Un grand moment de gastronomie selon Yannick, mon cobaye, d’après lui le meilleur plat depuis le début de l’année après les cuisses de grenouilles et Schniederspätzle du Buerehiesel à Strasbourg. En quête de reconnaissance, je n’en demandais pas temps !

Le vin sera lui aussi un très beau compagnon de ce si beau canard. Et même si de prime abord, j’eus privilégié un accord classique avec un Pessac-Léognan ou un vin du Roussillon, le Château Clos des Prince 2001, Saint-Emilion Grand Cru convenait parfaitement. De par sa belle robe rouge sombre, il laissait échapper des notes de fruits rouges mûrs (pruneau) et de très belles notes boisées vannillées. Son acidité si bien intégrée à l’ensemble s’accordait idéalement avec la sauce, si bien que Yannick repéra la cerise. Mais est-ce le vin ou cette sauce si délicieuse ? En bouche, c’est ample mais soyeux, on sent que le vin s’est assagi depuis sa mise en bouteille même si ce boisé est toujours présent. Dans tous les cas, un vin très apprécié, que ce soit par les guides (1 étoile au Guide Hachette 2005 ; 88/100 Parker) ou par nous-mêmes. IVV : 89-91/100.

La soirée se poursuit dans la bonne humeur et les discussions d’avenir, et puis… cette envie de canard qui resurgit, comme un appel de l’estomac et des papilles, toujours encore sous le charme de ce si beau mariage. Je peux vous dire qu’en fin carnivores, le deuxième magret n’a pas fait long feu ! Hélas les choux raves si bons et frais ont été engloutis, mais sachant que les cerises sont en quantité quasi-illimitée en cette période de l’année, pas de quartiers et rebelote ! Yannick en tant que commis a la tâche ingrate de dénoyauter les cerises, le Grand Chef se reconcentre pour concocter une sauce encore meilleure. Certes, la viande fut moins bien cuite, mais alors la sauce mes amis, du plaisir à l’état pur… Le vin se prêtait à ce jeu si parfait de saveurs pour nous enchanter une fois encore sur cet accord subtil entre canard et cerise.

En fin de repas (malheureusement toute bonne chose a une fin), nous nous sommes promis de refaire ce plat à l’occasion de la pendaison de crémaillère du nouvel appartement de luxe à Yannick. J’ose espérer qu’il prenne date devant vous tous afin que nous puissions revivre tous ensemble ce pur moment de plaisir.

A bientôt sur in-vino-veritas.fr
Thomas

P.S.: en ce 10 juin 2007, jour historique pour tout l’Est grâce à l’arrivée du TGV Est sur nos terres, je fais un appel à tous les lecteurs de ce blog venant du reste de la France et de l’Europe (pourquoi pas !) Profitez du rapprochement de Strasbourg, Mulhouse et Colmar de votre région pour goûter à la chaleur, la convivialité et surtout la beauté de toute l’Alsace. En tant que gastronome passionné, je peux vous assurer que vous ne le regretterez pas !

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