In Vino Veritas

Mercredi midi avec Marie et Benoit

Quoi de mieux qu’un Bourgogne Blanc 2003 de Guy Roulot et un Valpolicella Ripasso Bosan 2006 de Cesari pour agrémenter notre déjeuner de mercredi et préparer notre course de karting de l’après-midi au cours de laquelle de jeunes talents nous ont épatés…


Comme d’habitude en ce mois d’août les nuages se montrent très menaçants pour notre course de karting entre collègues. Afin de nous préparer psychologiquement avec mon pote Benoit, je l’invite à déjeuner à la maison. Bien sûr cette invitation fut partagée avec toute sa petite famille et en particulier sa femme Marie à qui j’accorde volontiers le Grand Prix du Jury des rencontres… A peine le temps de sortir de la douche que mes hôtes du jour sonnent à la porte. Les deux bouts de chou Romane et Nathan débarquent avec leurs parents et leurs multiples jouets. Pas besoin de faire le tour du propriétaire, les enfants sont d’ores et déjà dans leur élément.

Les parents ne tardent pas non plus à se sentir assoiffés (remember notre belle soirée à la Foire aux Vins du vendredi précédent…), c’est pourquoi nous ne tardons pas à ouvrir un Bourgogne Blanc 2003 du Domaine Roulot et à nous délecter d’un grand classique de cette prestigieuse maison qui n’a pas pris une seule ride malgré ses 7 ans. Toujours aussi généreux car issu de ce millésime si extrême que fut 2003, avec des notes beurrées prononcées et des arômes de noisette. Gras en bouche, généreux et précis, il offre toujours autant de plaisir et se range volontiers dans la famille des Meursault. Dommage que ce vin, probablement un des meilleurs exemples de Bourgogne Blanc que l’on puisse trouver dans la région, soit aussi rare en France. Personnellement je n’ai jamais eu la chance d’approcher d’autres vins de la gamme de Roulot, mais quand je vois à quel point son simple appellation régionale est réussie dans un millésime aussi compliqué que 2003, il me tarde d’en voir plus…

Nous finissons cet excellent Bourgogne avec un melon très juteux et riche en goût que les enfants ont dévoré. A peine l’entrée terminée que les deux terreurs vaquent à nouveau à leurs occupations respectives : d’un côté s’assurer que toutes les portes de la maison soient fermées et de l’autre rechercher la chaîne TiJi sur la télé. Pendant ce temps-là, je finalise la préparation des penne au poulet et au pesto et fonce à la cave chercher ma deuxième trouvaille du jour pour Benoit à savoir le Valpolicella Ripasso Bosan 2006 de Cesari. Benoit est un peu comme moi, il adore goûter les vins à l’aveugle et se ridiculiser en public ! Mais je dois avouer que je lui réservé un test difficile puisque lui-même avoue volontiers qu’il est difficile pour lui de trouver un vin étranger à l’aveugle. Quoi qu’il en soit nous fumes conquis par ce vin facile, riche en fruits noirs (cerise noire, mûre), aux notes cacaotées, avec une finale puissante et poivrée. La technique du Ripasso consistant à faire re-fermenter les jus de Valpolicella avec le marc noble d’Amarone (l’Amarone Bosan dans ce cas précis), ce vin se caractérise par sa couleur foncée et ses arômes certes puissants mais veloutés comparés à l’Amarone Bosan de Cesari. Il en va de même avec les degrés d’alcool et de concentration, qui atteignent des sommets sur l’Amarone (habituellement 16 voire 17% d’alcool acquis) et qui ne « culminent » dans le cas précis qu’à 14%. En résulte un vin harmonieux, juteux, généreux et rond (long passage en fûts de chêne) qui accompagne idéalement notre plat traditionnel italien. J’adore, et je ne suis pas le seul !

Nous finissons notre long déjeuner par un café agrémenté d’un Whisky Johnnie Walker Blue Label d’une part et d’un Cognac XO, Billaud de l’autre. Autant dire qu’il y a pire pour un mercredi midi ! Par contre nous ne pouvons pas faire pire pour préparer notre course de karting avec nos collègues de travail…

Et ce qui devait arriver arriva puisque le petit Nathan gagna la coupe du vainqueur à l’issue d’une course âprement disputée ! Nous finissons la soirée par un repas alsacien copieux à l’Auberge du Tisserand à Gommersdorf. Ce restaurant est un haut-lieu de la tarte flambée traditionnelle et de plein d’autres spécialités de la région, comme les Fleischschnecke, le boeuf gros sel ou encore les rognons. Tout amateur de gastronomie régionale se doit d’y faire un arrêt, d’autant plus que plusieurs chambres coquettes sont à disposition des clients qui ne peuvent se remettre du sol très irrégulier de cette typique maison alsacienne !

In vino veritas

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