In Vino Veritas

Remise à niveau

En réponse à la paralysie générale de certains des membres de ce blog, je me sacrifie une fois de plus pour vous raconter nos deux dernières Afterping. Voici les bouteilles dégustées entre autres : Volnay 1974, François Gerbet ; Clos Triguedina, « The Black Wine » 2002, Cahors ; Château Pique-Perlou, « La Sellerie » 1999, Minervois.


Ca y est, nous revoilà. En pleine deuxième partie de saison palpitante, dans laquelle tous les joueuers de l’équipe sont extrêmement engagés, au point de ne même pas pouvoir prendre cinq petites minutes de décontraction pour parler de leur amour du vin, j’en reviens à vous raconter mes souvenirs oenologiques de ces dernières semaines. Donc en somme, retour sur ce mois de mars particulièrement marqué par de beaux vins du Sud.

Vendredi 02 mars. Cette soirée a été marquée par la présence remarquable et remarquée des femmes de joueurs (no comment…), pour une rencontre qui a été très disputée et qui s’est finalement terminée sur un match nul plein de regrets pour nous tous. Et oui, car une fois encore, la victoire nous était ouverte, malheureusement, quand les ténors ne tiennent pas leur rang, les choses se compliquent. Bref, nous nous retrouvons tous à la fin du match au Restaurant Thomas Ducasse, pour une dégustation originale. Pour l’apéritif Sébastien, en pleine nostalgie, nous a apporté un Volnay 1974 du Domaine François Gerbet, l’année de sa naissance. Si mes souvenirs sont bons, le vin a été ouvert bien avant le service, et s’est révélé fragile dans le verre. Une couleur griotte claire avec des reflets bruns, mais qu’importe, ce n’est pas la concentration que l’on recherche dans un tel vin, c’est sa finesse. Servi à une bonne température, il montre son élégance au nez et à l’attaque, avec des arômes typiques de vieux pinot noir (humus, terre, pruneau). Cependant, ce vin n’a pas de charme particulier : il se montre assez farineux au palais, avec une acidité encore présente, et s’en va comme il est venu. On sent qu’il veut se montrer et s’exprimer, mais malheureusement il n’en a plus vraiment la force. C’est une simple curiosité.

Ah, j’oubliais le meilleur : le plat. Ne voulant pas me vanter, je crois que j’ai fait là une de mes meilleures préparations : Pomme et magret fumé en mille-feuille sublimé au fois gras de canard, salade de mâche. C’est sûr, il faut le voir pour le croire, mais n’ayant pas fait de photo, j’invite tous les participants à donner leur propre commentaire (même les filles étaient enchantées) et accessoirement, pour ceux qui sont intéressés, je peux leur refaire sur commande ! Le tout est accompagné d’un Cahors, Clos Triguedina « The Black Wine » 2002. Et il faut dire qu’il porte bien son nom : j’ai rarement vu un vin aussi noir ! D’après mes lectures, cela provient d’un réchauffement du moût de raisin à 60°C un jour avant la fermentation pendant près de 30 minutes, afin de favoriser l’extraction de couleur de ce vin 100% Malbec. Au nez, on retrouve cette sensation de fruits rouges et noirs cuits. Et même si je l’ai carafé près de 5 heures avant de le servir, il ne donnait pas grand chose au palais. Les tannins étaient encore très présents et le vin ne s’exprimait pas vraiment (chocolat, fruits noirs). Le vin est confiné dans un univers de puissance qui se poursuit dans une longue finale. Disons que le rapport prix/plaisir de ce vin est faible, en tout cas pour le moment. A attendre, peut-être… IVV : 82+/100.

Pour finir, venons-en à un vin beaucoup plus accessible et très plaisant : le Minervois Château Pique-Perlou, « La Sellerie » 1999. Un très très beau vin qui rentrera dans notre Top 10 des Afterping, c’est sûr. D’ailleurs, mon cher frère, qui a dû carafer ce vin 3 heures avant le service en aurait bien pris tellement ce vin est flatteur. Il a bien sûr été bu sur des tapas : tomates séchées, pizza, jambon Serrano au parmesan. Une couleur rubis foncé tirant vers le noir, et un nez très ouvert et enjôleur, sur le chocolat noir, la mûre, la prune, la cerise et la réglisse, peut-être aussi le caramel. Dans tous les cas, il apparaît plus sucré en bouche, très surprenant, ce qui en ferait même un vin de dessert au chocolat. La cerise au kirsch et le cacao s’entremêlent et procurent un plaisir immédiat. Son seul défaut, c’est qu’on en redemande, et le jeunôt délivrait tout de même 14,5% d’alcool ! Il en devient peut-être trop ennivrant ; ce vin est encore dans sa prime jeunesse, et l’on sent vraiment sa fougue. Peut-être s’assagira-t-il avec quelques années de plus, mais en tout cas, quel plaisir ! Une bouteille à apprécier pour son sang chaud, son petit côté espagnol, mais avec modération et retenue ! Très bien fait. IVV : 91+/100.

Ca y est, maintenant que vous vous sentez en vacances sur la Costa Del Sol, il est temps pour moi de vous rappeler à votre travail quotidien, alors que j’entame pour ma part deux semaines de vacances (méritées ?) Qu’importe, le printemps est là donc ces vins du Sud peuvent à nouveau être appréciés sur cette cuisine si conviviale.

A très très bientôt pour un nouveau compte-rendu.
Hasta luego !
Thomas

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