Programme tranquille pour un samedi soir qui le fut tout autant, avec un repas léger accompagné de deux bouteilles de vin rouge sponsorisées par Sébastien : Côtes du Jura « Cuvée Julien » 2010, Domaine Ganevat ; Cahors « Le Cèdre » 2002, Château du Cèdre. Les filles elles se sont fait plaisir avec un Champagne Laurent-Perrier Brut toujours aussi délicat.
Les mois de janvier et de février furent plutôt stressants, mais il n’empêche qu’au milieu d’obligations professionnelles et de vacances multiples, nous avons trouvé une opportunité de nous retrouver avec les frère et soeur Seb et Manue pour une petite soirée conviviale.
L’apéritif débute sans tarder avec une petite coupe de Champagne Laurent-Perrier Brut dont j’ai pu constater (brièvement) toute l’élégance et le velouté. Les filles pourront certainement commenter ce Champagne plus en détail tant elles auront trusté les 3/4 de la bouteille, pour ma part je suis très souvent satisfait du niveau et de la régularité affichés par cette cuvée produite à des millions de cols par an…
En sachant que Seb n’est pas un grand fan de bulles, il me propose sans tarder un vin rouge pour accompagner un plateau de légumes croquants et sauce tartare. Curieux dois-je dire car je m’attendais plutôt à un vin blanc. C’est en observant la robe rubis éclatante et extrêmement claire de ce Côtes du Jura « Cuvée Julien » 2010 du Domaine Ganevat que je comprends que nous avons affaire à un vin léger pour débuter. Il n’empêche que ce vin étonnant dévoile des larmes grasses sur les parois du verre avant de s’ouvrir sur un fruité omniprésent au nez : griotte, framboise, fraise, baies rouges. Son côté pur et aérien annonce une attaque finement pétillante. La matière en bouche est plutôt légère avec tous les arômes du nez rehaussés par une fine touche d’orange sanguine. Il s’agit d’un Pinot Noir qui joue sur le fruité croquant et recherche la tension grâce à son équilibre acidulé. C’est pour moi l’archétype du vin nature car ce fruité préservé se conjugue avec une belle sensation de terroir marquée par des beaux amers en finale.
C’est la deuxième fois que je déguste ce vin après la superbe dégustation des vins de Jean-François Ganevat lors d’une soirée animée par le vigneron en 2012 (voir ici). Il n’y a que ce vin qui peut avoir une couleur aussi claire et un caractère aussi pur. Alors que beaucoup de vignerons cherchent l’extrait et la coloration, Jean-François vendange le raisin et le laisse vieillir « sans rien faire » comme il aime si bien le dire. Un magnifique exemple de ce que la nature sait faire de mieux…
Entre temps nous sommes passés à table avec un plateau de fromages et le Cahors « le Cèdre » 2002 du Château du Cèdre. Changement de décor, c’est en effet la grosse cavalerie qui sort après le vin précédent. Sa robe est presque noire et encore accentuée par la contraste que ce vin offre avec la Cuvée Julien ! Le nez est riche avec des notes de mûre, de baies noires et de garrigue. Une fine pointe mentholée rend ce nez très harmonieux avant une évolution plus sauvage sur des notes viandées. La bouche est ample, la matière est très présente et richement aromatique (mûre, garrigue). Le vin tapisse le palais tout en restant équilibré, sans aucun excès alcoolique. Les tannins sont résolus et finement granuleux. La finale se conclut sur des notes de terre mouillée et se fait moyennement longue. Après 10 ans de vieillissement, ce vin est tout à fait prêt à boire maintenant car il est rond et sans aucune agressivité. Le côté rustique du Malbec est présent mais devrait se révéler idéalement sur un magret de canard ou une viande rouge grillée.
Après ces deux bonnes bouteilles il est tant de sortir faire la fête mais les mines semblent fatiguées… Certains d’entre nous ont encore la pêche d’aller bouger au Campari Bar à Bâle mais d’autres, bien épuisés de leurs longs week-ends de travaux, retrouvent leur couette avec un immense plaisir !
In vino veritas