Voilà une fin de journée comme on les aime, en charmante compagnie et autour de choses simples. Comme un plateau de sushis/makis pour accompagner un Riesling trocken Dalsheimer Hubacker 2007 de Klaus Keller, qui confirme une fois de plus son éminence dans le paysage des grands vins blancs. Voici la note de dégustation.
On le sait tous, les meilleurs moments sont impromptus, comme ce soir-là où en rentrant d’une dure journée de labeur, j’ai le défi de choisir le meilleur accord avec un plateau généreux de sushis et de makis. Je me souviens alors de l’accord parfait qui m’a été proposé un jour dans un grand restaurant berlinois, Fischer’s Fritz, entre un Riesling allemand et un plat aux tons japonisants, l’oeuf Onsen. A la fin de ce repas d’émotion, je m’étais promis de mettre la main sur les vins que j’avais eu la chance de déguster ce soir-là, entre autres l’excellent Riesling trocken Dalsheimer Hubacker 2007 de Klaus Keller que j’avais noté 94+/100 (voir par ailleurs).
Et me voilà ce soir en face de ce même vin six ans plus tard, sous le charme de son aspect noble avec sa robe dorée profonde et son disque gras. Le nez se veut complexe, d’abord sur le pain d’épices, le minéral, les agrumes, le zeste d’orange avec une fine évolution pétrolée. Maturité et profondeur en sont la synthèse. L’ensemble olfactif se développe encore sur le fruit jaune, le citron confit et les fleurs blanches pour en faire un vin complet et harmonieux. Onctueux dès l’attaque, il évolue avec élégance et brille par sa maturité tout en portant l’empreinte d’un sol froid et calcaire. Il vibre, il pétille même encore un peu au palais ce qui témoigne de sa jeunesse encore préservée. Mais il a tout d’un grand : sa texture, sa chaleur tendue puis sa finale dans laquelle se mêlent l’orange, la mandarine et leurs amers. Ce vin de gastronomie encore juvénile est le résultat du travail d’un grand vigneron, Klaus Keller dont le travail est désormais mondialement plébicité. Ce Riesling d’orfèvre, associant l’exubérance du millésime à la fidélité à son origine, est à apprécier dès à présent et encore pour de longues années… pour lui-même ou en accompagnement de suhis par exemple !
In vino veritas