Skip to main content

Au fil du Rhône avec Rhônalia

Par 27 octobre 2014juillet 12th, 2022Non classé

RhônaliaAmbassadeurs des grands vins du Rhône et d’ailleurs, Yoan Portillo et Raphaël Bennour ont rejoint les Avinturiers pour présenter Rhônalia, le spécialiste du Rhône sur Internet et en boutique (à Aix-les-Bains et Genève). Ils ont dignement représenté les multiples vertus d’un grand cépage – la Syrah – au fil du Rhône. En voguant des steppes du Valais jusqu’aux abords des pentes raides de la colline de l’Hermitage, les Avinturiers se sont laissés bercer aveuglément par les nuances de la Reine des cépages, avec en prime quelques surprises…

 

Lors de leur passage en Alsace deux représentants du meilleur caviste du Rhône, Rhônalia, nous ont fait l’honneur de leur présence et nous ont invités à un voyage au fil du fleuve à la découverte de ses plus belles Syrahs. Yoan Portillo, sommelier associé et Raphaël Bennour, fondateur et associé nous ont rejoint au Restaurant Au Canon d’Or à Mulhouse après être parti à la recherche des dernières pépites du vignoble alsacien. Curieusement ils se sont retrouvés chez Jean Boxler et Eric Rominger, deux habitués des commentaires de ce site ! Et après avoir rempli leur voiture de dizaines de cartons, ils nous rejoignent en pleine forme pour nous faire voyager tout au long de leur région, la vallée du Rhône…

Rhônalia, initialement Au Fil du Rhône, est une jeune société montée en 2009 par trois associés dont Raphaël, banquier d’affaires et amoureux des grands vins. L’approche de cette entreprise était de dénicher quelques pépites des vignobles valaisan et rhodanien afin d’offrir une sélection complète de ces vins de Rhône à la clientèle privée mais aussi et surtout à la restauration étoilée française et romande. La diversité des vins proposés associée à l’identité partagée des grands terroirs du Rhône a tout de suite créée une offre unique pour tous les gastronomes avides de nouvelles découvertes. Aujourd’hui Rhônalia propose une gamme de 280 domaines avec environ 700 références, fournit bon nombre de « 3 mac’s Michelin » et s’est élargi à d’autres vignobles pointus de France et d’Europe tels le Piémont, l’Autriche ou encore les jeunes talents de nombreuses régions de l’Hexagone. Cette ouverture d’esprit et cette soif de découverte a inspiré les Avinturiers à faire confiance au professionnalisme de Raphaël et Yoan pour nous faire voyager au fil du Rhône…

Pour nous mettre en bouche notre duo nous propose un trio de Syrah servi, comme tous les autres vins de la soirée, à l’aveugle : même la forme de la bouteille ne sera pas dévoilée afin de ne pas nous influencer… Du sérieux dites-moi ! Le premier vin est une Syrah 2007 de Christophe Abbet en Valais. Bien plus qu’une mise en bouche, ce vin propose un nez enrobé de vanille, de fumé et de cacao déjà bien évolué et au caractère très aérien. Au palais le fruit rouge libère toute sa pulpe grâce à une grande maturité des raisins. La puissance de l’ensemble se caractérise grâce au terroir granitique de Martigny, à la fois chaleureux et bercé par le foehn. Le toucher de bouche se veut délicat et velouté, cette finesse est véritablement la marque de fabrique de ce vin et de ce vigneron qui travaille passionnément et en biodynamie. Belle finale longue sur le fruit mûr et le bâton de réglisse.
Nous basculons en France et sur les rives de Cornas pour partir à la découverte d’un des coups de cœur de cette soirée, le Côtes-du-Rhône « sans soufre ajouté» 2011 de Franck Balthazar. Véritable étoile montante du vignoble rhodanien, il est suivi par nos compères depuis ses débuts. Ce vin est une véritable bombe au nez : la confiture de fruits noirs et la groseille intense se mêlent dans un ensemble jubilatoire, croquant d’une pureté et d’une netteté exceptionnelles. Issu de rendements minuscules de 25hL/ha, ce vin se veut croquant et éclatant en bouche avec une belle concentration et une fraîcheur digeste. La définition du fuit noir est fidèle aux vins non soufrés, la finale est longue, fraîche et pleine : la rétro-olfaction reprend les épices et la mûre pour le plus grand plaisir de tous ! Un must, qui bientôt n’existera plus car ces vignes entreront dans des cuvées plus prestigieuses du domaine… Et à 11€ c’est une immense affaire !
Nous terminons cette introduction par le vin pirate de la soirée : le Vin de Savoie « Arbin » 2012 des Fils de Charles Trosset. Malgré une légère volatile au premier nez, cette Mondeuse évolue sur le fruit rouge mûr et les fleurs (violette). La bouche est encore tannique avec une mâche plus rustique que sur les Syrahs dégustées précédemment. Long en bouche, sur des notes d’encre et d’épices, il distingue des deux autres vins précédents même si la Mondeuse et la Syrah appartiennent à la même famille de cépages, les serines. A ce titre nos invités du soir ont eu la bonne surprise de goûter ce même vin dans le millésime 2002 au restaurant Klein de Soultzmatt…

Soirée Syrah avec Rhonalia

Nous reprenons ces trois vins sur l’entrée proposée par Gilles Reeb à savoir un pavé de foie gras fumé au Jambon Serrano très original ! La Syrah 2012 de Philippe Darioli vient ensuite nous caresser les sens… Ce vigneron, élève de Marie-Thérèse Chappaz, se distingue depuis plusieurs années comme une étoile montante du Valais. Cette Syrah, issu d’un terroir aux nuances de calcaire et de schistes, a été élevée pour moitié en fut neuf durant 10 mois. Elle exprime un nez complexe et profond qui révèle un fruité fin, aérien sans jamais partir dans des notes boisées. En bouche il se montre encore serré et nerveux, avec une grande structure tannique mais aussi beaucoup de concentration et de chaleur. Très travaillé mais en aucun cas surfait, il glisse déjà tel du velours noir malgré toute sa jeunesse. Son croquant est encore juvénile mais son élégance s’affirmera avec quelques années de garde. Superbe !
Face à lui l’un des vins de la soirée, l’Hermitage 2012 de Bernard Faurie. Cette cuvée provient de vignes situées dans les Greffieux et les Bessards et se veut incroyablement raffinée et distinguée dans un nez magnifique et profond ! Cette Syrah tendre, fidèle à ses terroirs, montre une légère pointe volatile et chaude en bouche. Néanmoins cette nuance puissante est supportée par une texture de velours. Bernard Faurie est un orfèvre des terroirs de l’Hermitage : il travaille les sols au labour et dans le plus pur respect des vignes. Bientôt il partira à la retraite mais je peux vous dire qu’il a livré avec ce vin une Syrah d’une précision et d’une profondeur sans pareils. La finale de ce vin est sublime et suggère une garde de 10 ans au moins avant cet Hermitage n’arrive sur son plateau de maturité.

Au milieu de tous ces grands vins, un intrus vient nous impressionner. Difficile pour un Vin de France de passer après le grand Hermitage. Et bien figurez-vous que le Vin de France « Syrah » 2011 de François Dumas nous aura bien eus ! Ce jeune vigneron talentueux (représenté sur la photo ci-dessus) a produit son premier millésime en 2010 et proposera dès 2013 Condrieu et Saint-Joseph… En attendant cette Syrah propose un ensemble dynamique et mûr qui évolue sur les épices et un fruité sanguin et pulpeux. Son éclat en bouche et son fruit croquant sont remarquables, tout comme l’élégance avec laquelle ils s’expriment jusque dans une belle finale fraîche et salivante. Très facile à boire, c’est une bouteille de rêve pour boire sans modération mais avec beaucoup de plaisir !

Un petit intermède nous est proposé par Stéphane qui fête dignement son intronisation dans le club. Servi à l’aveugle, le Saint-Joseph « Les Granits » 2005 de Michel Chapoutier offre un nez complexe et profond de mûre, de fruits noirs, de menthol et de pain (baerewecka) qui traduit un élevage certain. En bouche il dévoile toutes ses ambitions avec beaucoup de volume contre-balancé par une acidité encore bien présente. En résulte un vin d’une grande structure avec une garde potentielle d’encore plusieurs années. Le style de vinification se distingue de beaucoup de vins goûtés précédemment : plus moderne, plus marqué par l’élevage, il dégage moins de pureté. Néanmoins il ne faut pas enlever quelque crédit que ce soit à ce vin sérieux et plus généralement à Michel Chapoutier, l’un des ambassadeurs de cette région et de la culture en biodynamie. Merci Stéphane !

Syrah Chamoson VV 2005 - Simon MayeLes deux derniers vins viennent couronner cette dégustation. Tout d’abord la Syrah Vieilles Vignes « Chamoson » 2005 de Simon Maye, issue d’une vigne de 60 ans. La Syrah valaisanne par excellence : son fruité exubérant et sur-mûri (prune, mûre) alliée à une fraîcheur sous-jacente, presque minérale, du nez invite le dégustateur à se jeter sur le verre ! La bouche réglissée en attaque impose très vite toute la finesse des tannins. Des notes animales puis le cuir se développent (évolution secondaire du vin après presque 10 ans de bouteille) et accompagnent un grain de tanin d’un grand raffinement. Long, frais et persistant, ce vin termine dans une finale sapide et très complexe qui révèle tour à tour le charbon, le cuir et la réglisse. Un grand vin complet, de bout en bout !

Cornas 1996 - Noël VersetNous achevons cette soirée avec un vin d’histoire, un vin qui n’existe plus aujourd’hui qu’en quantités limitées. Noël Verset a pris sa retraite il y a une dizaine d’années maintenant mais il régna longtemps au firmament des grands vins de Cornas avec les familles Clape et Allemand ! Le Cornas 1996 de Noël Verset se présente avec une étiquette abîmée et bien mystérieuse. Son nez évolué de champignon, de mousse, de sous-bois se veut follement automnal. Des notes de liège et de poussière émettent des doutes au sein de notre table, vite balayés par Yoan : selon lui ce vin n’est pas bouchonné car la bouche ne trahit aucune amertume… Soit, vérifions tout cela : son évolution est notoire à ce stade malgré un élan de fraîcheur singulier. Harmonieux, téméraire, il nous offre encore une panoplie d’arômes de prune, de viande fumée et de noix : je vois un panier d’osier posé sur un lit de feuilles mortes lors d’un pique-nique automnal. Cependant ce Cornas brille par son énergie et sa fraîcheur et ce, malgré son âge avancé ; tout celà se confirme dans une finale réglissée longue et profonde. Un témoignage d’une autre siècle ! Merci Rhônalia pour cette découverte.

 

Tout cela conclut cette soirée en hommage à la Syrah. Et si vous voulez « descendre des Syrah au fil du Rhône », rendez vous chez Yoan Portillo, Raphaël Bennour et toute la bande de Rhônalia : en boutique, à Genève ou à Aix-les-Bains – ou dans leur prochaine boutique qui ouvrira bientôt, ou encore sur Internet sur www.rhonalia.com. La diversité et l’originalité de la gamme, que ce soit sur les vins suisses, français (ou d’ailleurs), est toute particulière ainsi que leur travail de recherche et de découverte : vous comprendrez donc pourquoi Franck Balthazar ou encore François Dumas seront bientôt des grands noms de la vallée du Rhône, tout comme Philippe Darioli ou Christophe Abbet en Valais ! Et pourquoi nos amis sont allés rendre visite à Eric Rominger et Jean Boxler ce jour-là. Car leur soif de grands vins est insatiable…
Bravo ! Et merci !

 

Note du rédacteur :

Rhônalia est devenu Vinograph

Entre la rédaction de cet article en octobre 2014 et aujourd’hui, Rhônalia a changé de nom pour devenir Vinographe :
www.vinograf.fr

La cave
321 rue de Genève,
73100, Aix-les-Bains
(+33) 04 79 61 25 91
clients@vinograf.fr