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Avec Willy

Par 15 décembre 2010avril 21st, 2013Non classé

La venue de notre ami en Alsace est toujours le moment de retrouvailles chaleureuses autour de belles bouteilles de vin. A cette occasion nous nous retrouvons à la maison lors d’un repas avec en prime quelques trouvailles de ma cave personnelle : Chablis 1er Cru Mont de Milieu 2001, La Chablisienne ; Vosne-Romanée 1er Cru Les Orveaux 2000, Domaine Mongeard-Mugneret.


Devant la multitude des activités du moment je ne relate que maintenant notre dernière rencontre avec notre ami Willy. Il faut croire que la neige qui tombe en ce moment-même sur les chaumières me rappelle que peu ou prou, c’est bien ce cher Willy qui nous a ramené la neige du fin fond des Alpes bernoises. Toujours est-il que sa venue est une occasion rêvée pour nous rassembler une quinzaine de convives autour d’une grande table et nous délecter d’excellents vins. Comme ce soir-là…

De passage éclair chez nous autres Alsaciens, il en profite pour toujours nous rapporter quelques joyaux de ses vignobles suisses. Mais ce sont bien sûr de grands vins français qu’il est venu découvrir à l’occasion de son passage. Tout d’abord ce Chablis 1er Cru Mont de Milieu 2002, La Chablisienne dont je n’avait acquis (à tort) que 3 bouteilles lors de ma visite à Chablis en 2004. En accompagnement d’une soupe de poisson et sa brochette de la mer, il prouve que c’est un grand Chablis à maturité. Et qu’importe qu’il provienne d’une cave coopérative qui produit des milliers (des millions?) de cols chaque année, La Chablisienne prouve toujours et encore qu’elle ne déroge pas à ces principes de qualité qui font sa notoriété. Et le tout à un prix défiant toute concurrence. Ce Chablis offre tout d’abord une robe jaune pâle clair aux reflets cristallins. Son nez complexe et profond de minéral mêlé aux agrumes et aux herbes fraîches fait penser à un Riesling. L’attaque est typiquement minérale avec une belle rondeur, du volume et un superbe équilibre. Les arômes jonglent entre le minéral, les fleurs et les agrumes. La finale est moyennement longue avec une belle profondeur. Bref il est superbe à boire maintenant mais il témoigne de toutes les qualités d’un grand Chablis de garde. Malheureusement une soirée aura suffi à écouler toutes mes réserves de ce très joli Chablis… IVV : 90-91/100.

Alors que l’ambiance bat son plein et que les retrouvailles se font dans la bonne humeur, il est temps pour moi de déboucher deux autres bouteilles uniques que j’ai eu la chance d’acquérir à la Maison des Vins de Vosne-Romanée à savoir deux bouteilles de Vosne-Romanée 1er Cru Les Orveaux 2000, Domaine Mongeard-Mugneret. Premier Cru niché en haut de la combe surplombant plusieurs Grands Crus et mitoyen du Cros Parentoux, le climat des Orveaux jouit d’un terroir et d’un emplacement de premier choix. Lui aussi est à pleine maturité lors de cette dégustation. Il se distingue par sa belle robe rubis sans aucun signe apparent d’évolution. Même si je doutais de ses capacités après 10 ans de garde, il n’en est rien quand j’hume son nez plein de fruits rouges (cerise) et de baies rouges fraîches et croquantes (groseille, groseille à maquereau, sureau). L’évolution est lente sur des notes plus poivrées que l’on retrouve au palais. Mais ce grand vin de terroir se caractérise avant tout par son élégance, sa fraîcheur et son fruité toujours présent. Il glisse sur le palais avec aisance, évolue dans un registre plus tertiaire avec l’aération (sous-bois, épices) mais se révèle toujours très équilibré et complet. Une grande surprise pour un vin noble dans la fleur de l’âge. Superbe ! Il laisse en somme une trace identique que le Clos de la Maréchale 2000 dégusté plus tôt cet automne (acidité modérée mais fruité préservé) et tire la quintessence de ce millésime décrié en Bourgogne. A boire maintenant sur un plateau de fromages. IVV : 91/100.

Quelle belle dégustation !

In vino veritas
Thomas