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De la Toscane aux femmes vigneronnes

Par 30 juin 2012avril 21st, 2013Non classé

Résumé rapide des deux dernières dégustations de la FCVF avec mes copains de l’association Caudalie. Pourquoi rapide ? Il y a seulement quelques vins que je vous recommende, mais surtout ces deux dégustations ont été réalisées sous une chaleur de plomb bien sûr peu propice à une appréciation idéale des vins. Alors imaginez-vous à quel point le DOC Bolgheri Rosso 2010 de l’Azienda Agricola Le Macchiole, le DOCG Brunello Di Montalcino 2007 de la Societa Agricola Santa Maria Di Colleoni vous auraient plus si goûtés dans de bonnes conditions. Et que dire du rapport qualité-prix du Ventoux « Cuvée Armonia » 2010 du Domaine de la Camarette, de la classe du Côtes du Marmandais 2005 du Domaine Lassole ou encore de la classe de l’Etoile 2005 du Domaine de Montbourgeau. Bravo les filles !


En raison d’un calendrier professionnel des plus remplis ainsi que de conditions climatiques pas vraiment propices à la dégsutation du vin en ce moment, je dois avouer que je vous ai laissé quelque peu tomber ! Il n’empêche que j’ai pu déguster quelques belles quilles au cours du dernier mois. Au cours de ce commentaire j’ai l’intention de vous décrire les meilleurs vins de Toscane que j’ai pu découvrir au cours d’un thème dédié à cette région à la fin du mois de mai ; et puis à la suite d’une soirée coups de coeur dédiée aux femmes vigneronnes, j’ai trouvé quelques perles qui valent le détour.

Débutons donc avec les vins de la Toscane, cette célèbre région viticole italienne. Si elle est célèbre grâce au Chianti, ce n’est peut-être pour une bonne raison… Mais que dire des vins de Brunello ou de Bolgheri qui abritent quelques uns des super toscans, ces vins recherchés par tous les collectionneurs de grands vins : ainsi Tignanello (voir ici un grand souvenir avec le millésime 2006), Sassicaia ou en encore Ornellaia doivent vous dire quelque chose de plus invitant ! Les deux vins que j’ai sélectionné au cours de cette dégustation ne sont donc pas des Chianti, malheureusement dirais-je car ça fait quand même depuis que je bois du vin que je cherche un coup de coeur dans cette appellation. Ce ne sera pas pour cette fois !
En revanche j’ai été sous le charme du DOC Bolgheri Rosso 2010 de l’Azienda Agricola Le Macchiole. Cette appellation Bolgheri est en fait le Bordelais italien, car en plus du Sangiovese sont autorisés tous les cépages rouges bordelais. L’histoire de cette exception est plutôt singulière car elle remonte aux années 1940 où Mario Incisa della Rocchetta plantait des pieds de Cabernet Sauvignon provenant du Château Lafite de son ami Elie de Rothschild dans le village. En résultera le premier millésime du célèbre Sassicaia en 1968… Depuis cette histoire a fait des émules et de nombreux producteurs lui ont emboité le pas. Cinzia Merli est à la tête de Le Macchiole, ce domaine qui monte dans la hiérarchie des super-toscans. Elle propose ce Bolgheri rouge de très bonne facture. La robe rouge cerise soutenue est belle et annonce un nez délicat. Quoique poussiéreux de prime abord, il s’ouvre ensuite sur le fruit (cerise, mûre), les fleurs (primevère, violette) avec une belle évolution sur la vanille, le caramel et l’amande. Mais c’est aussi cette touche de poivron qui trahit l’encépagement de ce cru : pas de Sangiovese mais plutôt un assemblage bordelais pour moitié de Merlot et complété par 30% de Cabernet Franc et 20% de Syrah ! L’attaque en bouche est soyeuse et gourmande : le tout est très bien équilibré et tendre sur le tabac blond et des notes toastées. L’on ressent une grande élégance malgré une fine amertume en fin de bouche. Cette sapidité le rend appétant et laisse suggérer de beaux accords mets-vin. Elégant, accessible et étonnant pour un vin italien (19.50€). IVV : 88/100.

L’autre coup de coeur de cette dégustation toscane est pour sûr le DOCG Brunello Di Montalcino 2007 de la Societa Agricola Santa Maria Di Colleoni. Produit à hauteur de 3000 bouteilles, cette superbe cuvée issu à 100% de Sangiovese grosso arbore encore une couleur tuilée et peu soutenue et un aspect plutôt trouble. C’est le nez qui délicat et déborde des fruits cuits (orange, mandarine) piqués par les épices (cannelle, poivre). S’en suivent des notes de confiture de fruit rouge (fraise, figue) et de tabac : on ne peut que s’attarder sur ce nez complexe. La bouche rappelle un vrai Brunello : riche, opulent mais équilibré et suave. Les épices font la part belle aux fruits dans une bouche volumineuse, séduisante et qui s’allonge dans une finale profonde et fondue. Il s’agit d’un vin prêt à boire, un vin noble, un superbe Seigneur de Toscane (62.00€). IVV : 89+/100.

Le 2è chapitre de ce commentaire revient sur une belle série de vins produits par des femmes vigneronnes. De plus en plus nombreuses dans le paysage oenologiques, ces jeunes femmes ont suivis les traces de modèles ou de leurs aïeux pour produire quelques très belles bouteilles. Hormis les Anne-Claude Leflaive, Lalou Bize-Leroy ou encore Philippine de Rothschild, cette nouvelle génération montante nous a offert de très belles choses.
J’ai choisi 4 vins de très bonne qualité et pour toutes les bourses. Le point commun entre ces 4 est le travail et la qualité produite par ces vigneronnes talentueuses. Le Ventoux « Armonia » 2010 du Domaine de la Camarette est vinifié par les soeurs Nancy et Alexandra Gontier. Cet assemblage Grenache – Syrah est complété par un peu de Cinsault et de Carignan. Son nez est d’une grand élégance et quoiqu’encore marqué par le bois, il dégage des notes de caramel, de curry et de cerise. La bouche est elle aussi volumineuse, encore tannique mais dotée d’un beau fruit rouge, d’une fine note de caramel et d’une finale goûtue et moyennement longue. Produite à hauteur de 8000 bouteilles avec des rendements faibles de 35hL/ha, ce vin est un superbe rapport qualité-prix (6.60€) ! IVV : 85/100.

Le Vin de France « Le P’tit Scarabée » 2011 du Domaine Le Scarabée arbore une robe rouge cerise sombre. Le 1er nez est floral (glycine, lys) avec ensuite des notes d’herbes aromatiques, de menthe et un joli fruit. Expressif et complexe, il évolue ensuite en bouche avec une attaque élégante, avec un beau toucher, des tannins subtils et soyeux. Les notes de fruit rouge sont complétées par une fine touche boisée, amandée et un relan de réglisse en finale. Typé Rhône Nord, il s’agit d’un vin nature qui a demandé certainement beaucoup de travail. Un travail fragile… (12.40€). IVV : 86/100.

Ensuite, nous avons eu affaire à la classe du Côtes du Marmandais 2005 du Domaine Lassole. Stéphanie Roussel conduit ce domaine en biodynamie dans le Sud-Ouest. 8500 bouteilles de ce vin ont été produites et sont issues d’une majorité de Cabernet Franc (80%) complété notamment de Merlot, de Cabernet Sauvignon et de Malbec (of course!) Sa robe est rouge mat et sombre. Tout d’abord animal, il évolue sur des notes de fruits confits (datte, figue), d’épices (café) et de poivron. La bouche dévoile un vin de gastronomie délicat malgré une trame souple et gourmande. Le fruit noir, le cassis caractérisent un ensemble intense et racé. La finale longue s’habille de cacao et de réglisse. Ce vin étonnant vaut le détour et m’a fait voyager. A l’aveugle, on se surprend d’aller de Bordeaux à la Bourgogne mais le soleil nous fait revenir dans cette région du Sud-Ouest qui nous offre décidément plein de surprises (17.70€). IVV : 86/100.

les femmes vignerones

La palme de la soirée revient non pas à Fabien, qui a l’air d’aimer les (vins de) femmes (voir photo…) mais aussi à l’Etoile 2005 du Domaine de Montbourgeau. Ce vin produit par Nicole Derieaux défiera les âges comme tous les Vins Jaunes. D’une belle robe or, son nez discret nous montre qu’il a été ouvert bien trop jeune ; toutefois ce vin oxydatif reprend bien sûr la pomme mûre et la noix fraîche avec une certaine pureté. La bouche est ample et délicate. Elle prend une dimension complexe qui laisse augurer ton son potentiel : noix, curry, cardamome, poivre blanc en attaque et au palais, tout le gras et l’amplitude de ce vin nous gagne. Avec ça, une superbe fraîcheur vient balayer le tout avant que la finale longue, sapide et grasse ne reprenne des accents chocolatés. Un moment de bonheur pour les 50 prochaines années (45.00€). IVV : 88++/100.

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