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Fin de semaine chargée

Par 30 octobre 2007Non classé

Dans ce commentaire, je me permets de regrouper plusieurs moments de dégustation de la semaine dernière. Tout commença dès le jeudi soir pour terminer le dimanche par un petit détour au Salon des Vins Henner de Mulhouse. Retour sur quelques excellents souvenirs de dégustation. Notamment : Château Canon La Gaffelière 1993, Grand Cru Classé de Saint-Emilion ; Carignano del Sulcia « Kanai » Reserva 2003, Sardus Peter ; Domaine de Bila-Haut 2003, Côtes du Roussillon Latour de France ; Domaine du Vieux Télégraphe 2005, Châteauneuf-du-Pape rouge ; Domaine de L’Hortus Grande Réserve 2006, Vin de Pays du Val de Montferrand ; Orenia 2006, Vin de Pays du Duché d’Uzès ; Arbois Chardonnay « Les Graviers » 2005, Domaine Tissot ; Arbois Chardonnay « La Mailloche » 2005, Domaine Tissot


Château Canon La Gaffelière 1993, Grand Cru Classé, Saint-Emilion, Château Canon La Gaffelière, Canon La Gaffelière, Comte de Neipperg, NeippergExceptionnellement, une ambiance de fête régna jeudi dernier autour des bons résultats d’examens de ma chère Jess. Il n’en fallait pas moins pour qu’Hubert, son père, eût la généreuse idée d’ouvrir une bouteille à la hauteur de l’évènement. Nous avons déjà eu le grand plaisir de goûter l’avant-dernière bouteille de Château Canon La Gaffelière 1993, Grand Cru Classé de Saint-Emilion lors du repas de Noël dernier, mais force est de constater que cette dernière bouteille fut au sommet de son art. Sa robe rubis profond ne montre aucun signe apparent d’évolution. Au nez, des arômes secondaires de terre, de cuir, de cèdre et de tabac se mêlent à un fruité sous-jacent (mûre, chocolat). Il se montre très harmonieux, tout comme à l’attaque. Son grand équilibre et son acidité modérée le rendent très accessible. Faisant honneur à une forte proportion de Merlot, son boisé est subtilement intégré avec des arômes de terre, de cacao et de minéral, qui sont rehaussés par une note fraîche d’eucalyptus. Pureté et élégance caractérisent ce grand vin à maturité et issu d’un grand terroir. Malheureusement pour nous, il s’agissait de le dernière bouteille d’une caisse de 12 achetée en primeur. S’il vous en reste en cave, profitez-en maintenant car ce vin issu d’un millésime décrié procure un grand plaisir. D’ailleurs je suppose qu’il s’agit d’une réussite majeure en 1993… Bravo ! IVV : 95/100. Un grand merci pour cette bouteille qui, accompagnée d’une escalope aux morilles, se sublime encore davantage.

La deuxième partie de ce commentaire est un peu moins glorieuse. En prélude de l’Afterping de vendredi soir, nous avons dû nous incliner non sans talent chez une équipe d’Ingersheim des plus opportunistes. Car entre la malchance de Seb (ou plutôt la réussite insolente de ses adversaires), la fatigue de Francky, et la médiocrité du jeu de quelques autres membres de l’équipe (!), même la brillante performance du petit Olive n’a pas suffie. Tant pis ! De toute façon, quand il vous faut 45 minutes pour trouver une salle de sport qui est à peine éclairée de l’extérieur et qui à l’intérieur ressemble davantage à une piste de valse, vous sentez tout de suite que vous allez passer une soirée bizarre. Nous rentrons donc bredouille de notre virée colmarienne pour retrouver Magali à Mulhouse, qui nous a gentiment préparé notre buffet du soir. A peine réveillée, elle nous accompagne à table autour d’Antipasti et d’un Carignano del Sulcia « Kanai » Reserva 2003 du domaine Sardus Peter rapporté de Sardaigne. Alors que Seb s’essaie à la préparation des bruschetta, dans leur version la plus carbonisée, Mag décide de reprendre les choses en main. De la charcuterie italienne et des olives garnissent les baguettes à l’huile d’olive. Un voyage en Méditerranée, porté par un vin plein de fruit (mûre, prune), avec des tannins légers mais ronds, et des notes surprenantes d’olive et d’aubergine ! Dommage que l’acidité se montre plus prononcée avec le temps, ce qui rend le tout moins agréable et déséquilibré. IVV : 82/100.

La dernière partie de ce commentaire est consacrée principalement au Salon des Vins Henner, qui a eu lieu ce dimanche à Mulhouse. Avant cela, nous avons dégusté à midi un joli Domaine de Bila-Haut Occultum Lapidem 2003, Côtes du Roussillon Villages Latour de France. Sa robe sombre aux reflets violacés laisse transparaître un ensemble corsé, concentré et tannique. Malgré un carafage d’une heure, il reste intense avec des notes de cassis, de mûre et de réglisse, le tout rehaussé par des épices. Riche et puissant, il s’ouvre un jour plus tard pour laisser le dégustateur profiter d’un bouquet plus harmonieux mais toujours aussi puissant. Toujours un très bon vin avec un excellent rapport qualité/prix, mais à qui il faut laisser le temps… IVV : 87-89+/100.

Salon des Vins Henner, Salon des Vins, Foire aux Vins, La Maison du Vin, Henner, MulhouseComme promis, finissons ces multiples carnets de dégustation par un petit tour d’horizon du Salon des Vins Henner, une institution à Mulhouse. Nous venons avec ma chère et tendre peu avant la fermeture pour y rejoindre Seb et Mag, ainsi que plusieurs de leurs amis, dont Patrick et Mimu. Plusieurs très beaux domaines français étaient là et ont offert quelques grands vins à la dégustation. Malheureusement, je n’ai pas pris de notes, mais je garde en général toujours des bons souvenirs de mes chouchous… Commençons par les blancs. Et notamment un de mes blancs préférés : Domaine de L’Hortus Grande Réserve 2006, Vin de Pays du Val de Montferrand. Vieilli en fût de chêne, ce blanc composé à majorité de Chardonnay libère des arômes irrésistibles de fumé et de vanille, ainsi qu’une touche d’abricot. Equilibré, flatteur, il se donne au palais en toute simplicité et termine sur les mêmes notes fumées. Sans défaut, il est un beau compagnon de la gastronomie, puisqu’il me laisse un excellent souvenir sur des Saint-Jacques dégustées au restaurant Gavroche à Strasbourg. IVV : 90/100. Seb me fait alors découvrir un deuxième vin du Sud au stand de Philippe Nusswitz, un alsacien Meilleur Sommelier de France. Il est le créateur de ce très joli Orenia 2006, Vin de Pays du Duché d’Uzès, composé à 50% de Viognier et pour le reste de Marsanne et de Roussanne. Le cépage principal de ce vin est facilement décelable car le tout est très aromatique et frais. Je me souviens de citron, de herbe fraîche et d’amande qui offraient un ensemble harmonieux et désaltérant. Une belle découverte ! IVV : 88/100.
Finissons ce petit tour d’horizon par une verticale de vins du Jura chez un de ses plus célèbres représentants : Stéphane Tissot. J’avais déjà pu apprécier son Savagnin sur voile si souverain il y a peu, et j’ai encore le souvenir de sa grande précision aromatique. Moi qui ne suis pas fan des vins du Jura, il m’avait impressionné par son côté flatteur et digeste. Sachez que ses Chardonnay sont tout aussi impressionnants. Les Arbois Chardonnay « Les Graviers » 2005, Domaine Tissot et Arbois Chardonnay « La Mailloche » 2005, Domaine Tissot. Le premier est fruité, avec des notes d’épices et une touche minérale, alors que le deuxième est plus typé : il libère une note si précise de grillé et de sésame ! Tous les deux sont longs, très équilibrés, avec un potentiel non négligeable. Avec des réussites comme celles-ci, il est impossible de ne pas apprécier les vins d’Arbois ! Et je ne parle pas du Vin de Paille Spirale 2005, véritable essence de coing et d’églantine, avec une touche de confiture de rose et d’abricot ! Le travail de Stéphane Tissot est remarquable, d’ailleurs toute son énergie et son implication sont à l’image de ses vins. Bravo ! IVV : 92+/100.

Je n’ai pas eu le temps de goûter les rouges, mais il était absolument nécessaire de passer par le Domaine du Vieux Télégraphe. Je commence avec le Domaine de la Roquète 2005, Châteauneuf-du-Pape rouge. Déjà très accessible, plein de fruit et aux tannins enrobés, il est très complexe (fruits noirs, épices) et s’affirme comme une valeur montante de l’appellation. Tout comme le Domaine du Vieux Télégraphe 2005, Châteauneuf-du-Pape rouge, il est composé majoritairement de Grenache (environ deux tiers). Son grand frère ajoute une nouvelle dimension de terroir. Issu d’un vignoble historique de Châteauneuf, il reprend les caractéristiques de la Roquète auxquelles s’ajoutent plus de complexité et de minéralité. Un vin magnifique, dans un style Grenache certes, mais qui est un vin phare de l’appellation, en tous cas dans ce millésime. Ces deux vins m’ont extrêmement plu. Bravo à la famille Brunier, qui multiplie les efforts pour hisser son vignoble tout entier toujours plus haut. IVV : 94+/100.

Alors que nous traversons le parc Salvator, il me revient que j’ai oublié de déguster les vins du Château La Voulte-Gasparets et plein d’autres grands noms. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine… La nuit est tombée sur Mulhouse et nous nous apprêtons à rentrer quand nous recevons l’aimable invitation de Patrick pour venir déguster un plateau de fromages des plus garnis, le tout accompagné de très bons vins. Je ne vais pas m’aventurer à tout commenter, mais notons tout de même l’excellente prestation d’un Bourgogne blanc très surprenant et du Faugères « Les Tabernolles » 2002 du Domaine des Prés-Lasses. Un grand merci à Patrick et à sa famille pour son hospitalité !

Je vous donne rendez-vous sur www.in-vino-veritas.fr dès la semaine prochaine pour le compte-rendu de ma Dégustation de Prestige de ce vendredi. Patience… D’un autre côté, si vous connaissiez les vins alignés lors de cette soirée, je comprends qu’il soit difficile pour vous d’attendre !

Thomas