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Côte-Rôtie La Turque 1995

Par 28 décembre 2011avril 21st, 2013Non classé

Afin de clôturer cette année 2011 sur les meilleurs auspices, quoi de mieux qu’un repas entre amis autour d’une grande étiquette. A la table du Restaurant Le Cheval Blanc à Feldbach, nous avons eu la chance de déguster une exquise Côte-Rôtie La Turque 1995 d’Etienne Guigal.

Chose promise, chose due. Quelques mois après avoir pris notre pied sur un superbe Châteauneuf-du-Pape 2005 du Domaine du Vieux Télégraphe (voir ici), nous nous sommes promis que la prochaine virée au Restaurant Au Cheval Blanc de Feldbach verrait la chute de La Turque 1995 ! Inutile de refaire l’apologie de ce restaurant à la superbe carte des vins et aux mets simples mais exquis, d’ailleurs c’est avec une confiance aveugle que nous commandons un filet de boeuf grillé dont la chair et la puissance saura certainement agrémenter cette douce Turque. Madame Ispa a pris le soin de remonter la bouteille que nous désirions déguster dès notre réservation afin qu’elle puisse chambrer. Nous en attendions pas moins de cette grande amatrice de vins avec qui nous avons toujours le plaisir de discuter. D’ailleurs ses conseils avisés sur le carafage, la maturité de dégustation de ce vin qu’elle avait déjà testé ont été judicieux. Alors quel est le verdict de la dégustation de cette bouteille prestigieuse ? Voyez plutôt…

Côte-Rôtie La Turque 1995, La Turque 1995, Turque 1995, La Turque, Côte-Rôtie, Etienne Guigal, E. Guigal, Guigal Le Côte-Rôtie La Turque 1995 d’Etienne Guigal arbore une couleur pourpre soutenue aux reflets légèrement rubis. Sa robe est uniforme et d’une brillance digne des plus grandes divas. Des larmes lourdes pleurent sur les parois du verre, par ailleurs un dépôt généreux nous oblige à demander à décanter le vin une fois le premier verre servi. Dès l’ouverture le nez est discret mais complexe et charmant de fruits secs, de figue, de réglisse et de cerise mûre. Il évolue ensuite sur des notes explosives de café avant que le poivre et les épices (vanille, clou de girofle) ne deviennent de plus en plus intenses. Après une heure le caramel brûlé et le bois noble complètent ce tableau complexe et distingué. L’attaque soyeuse témoigne de la grande élégance de ce vin qui brille de par sa fraîcheur immédiate et intense. Il navigue ensuite sur le palais telle une étoffe de cachemire, avec beaucoup de soyeux et surtout sans aucune astringence. Digeste à souhait, aux tannins fondus, il est éclatant de classe ! L’arrière-bouche a une excellente tenue grâce à une belle puissance ainsi qu’une finale interminable et chaleureuse. Le terroir marque la finale avec une main de fer (minéral, métal) tout en gardant cet élan de fraîcheur qui lui donne une allonge exceptionnelle. La fraise mûre, l’eucalyptus, l’amande douce et des notes de champignon viennent couronner ce Grand Vin à maturité parfaite.

Pour moi il s’agit du parfait exemple de « la main de fer dans un gant de velours ». Issu de sols lourds et riches en oxyde de fer, la Turque possède toutes les caractéristiques d’une Côte Brune (structure, profondeur, race) mais étonne également de par son raffinement au palais qui lui est certainement apporté les schistes qui composent son terroir. Incontestablement nous avons touché à un Grand Vin qui laisse cette émotion de tristesse une fois le verre vide. Et même si la Turque 1995 n’a pas été aussi intense que je ne l’aurais espéré au nez, la bouche et surtout cette finale complexe, profonde et interminable me laisseront un grand souvenir. IVV : 96/100.

Merci à Hubert et à Lio pour leur compagnie et à Madame Ispa pour son accueil et sa grande connaissance du vin. Nous n’hésiterons pas à revenir très prochainement pour nous délecter de l’excellente cuisine du restaurant sur quelques autres grands vins de la carte. Et si vous lisez régulièrement les éloges que je fais de ce restaurant, ne le criez pas trop fort…

In vino veritas et güeta Rutsch !